samedi 24 octobre 2015

Icing on the cake



Nouveau réveil aux aurores, à 7h45, pour une grosse journée, dernière chance de voir des aurores boréales et de profiter de la Laponie, avant un retour le lendemain pour Helsinki. Le départ se fait donc aux alentours de 8h30 et nous prenons la direction d’Inari, l’une des « villes » les plus septentrionales de Laponie, au bord d’un lac. Le trajet en voiture est bien plus agréable que les jours passés puisque nous avons acquis un câble auxiliaire la veille à Levi, nous permettant de brancher nos Ipod dans la voiture et d’éviter ainsi la soupe commerciale d’NRJ, Justin Bieber et autre pop rock aux lyrics de la rédaction d’un CP.

Marion prend le volant pendant que je fais le DJ. Je commence le trajet sur un playlist calme et douce pour se réveiller et coller à l’atmosphère brumeuse mais lumineuse du lever de soleil. Voici la playlist :

-          Sirens - Cats on Trees
-          The Wolves - Ben Howard
-          Big Parade - The Lumineers 
-          Jimmy - Moriarty
-          Crucify your mind - Rodriguez
-          Down by the river - Milky Chance
-          Country Road - John Denver
-          Below my feet - Mumford & Sons
-          After the gold rush - Neil Young
-          Sunrise - Norah Jones
-          The Mute - Radical Face
-          Mess is mine - Vance Joy
-          Bridge over trouble water - Simon & Garfunkel

Lever de soleil sur Levi
  
Quelques minutes après notre départ en voiture de Levi, nous faisons un premier arrêt pour admirer le soleil se lever au-dessus d’un lac partiellement gelé dont les arbres avoisinants baignent dans la brume (photo ci-dessus). Spectacle remarquable qui laisse envisager une belle journée. Nous reprenons la route dans la brume électrique quand d’un coup, Marion freine brusquement et c’est alors que j’aperçois sortant du brouillard, une meute de rennes, courant gaiement sur la route devant nous. Nous les suivons un bref instant avant que ces derniers ne prennent eux-mêmes la décision de se retirer. Nous sommes alors enchanté par cet événement qui a le don de réveiller pleinement nos esprits, désormais aux aguets. 

Attention !!!!!

Depuis Levi, nous avançons sur une route de campagne pas vraiment bétonnée. Il nous faut donc faire attention et notre vitesse est limitée. C’est donc 1h30 plus tard, après seulement 90km, que nous arrivons à Pokka. Pokka est un hameau perdu au milieu de la forêt, réputé pour ses températures pouvant atteindre -51°C, et hébergeant donc, selon le Lonely Planet, le café le plus froid de Finlande. Micro climat inexplicable pour ce lieu-dit qui est pourtant loin d’être le point le plus septentrional du pays. Ayant besoin d’un petit-déjeuner, nous décidons donc de nous arrêter à Tieva-Baari, le café en question. La décoration de l’établissement est dans un style « seventies » qui n’est pas sans me rappeler la série « That’s 70s show ». Le serveur, qui doit avec une clientèle assez restreinte, est très sympathique et à l’écoute. Nous prenons donc un café et la traditionnelle pâtisserie à la cannelle déjà tant de fois évoquée. Alors que je suis dehors pour fumer ma clope et que Marion finit son café en écrivant dans son carnet, un 4x4 se gare et 3 chasseurs en descendent. Ils entrent dans le café et Marion m’apprendra en sortant qu’ils chassent l’ours, animal que nous n’avons jusqu’ici pas aperçu et je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou pas…   

Station service à Pokka

Le café le plus froid de Finlande

Marion écrit dans son carnet

Nous reprenons la voiture et tandis que Marion continue de conduire j’opte pour une playlist plus électro afin de coller à un soleil et une brume désormais levés. L’atmosphère reste cependant toujours électrique avec une brume qui persiste pas endroit. Dans la grande tradition « The Sound You Need » et autres remix devenus maintenant monnaie courante, voici ma sélection :

-          Midside - Le Grand Jacques
-          RobinSchulz - Willst Du 
-          TracyChapman - Fast Car Remix
-          NHYX- Weekend Millardaire
-          MeOne - Game plan
-          DJ Max - Remix de la Conté
-          De Hofnar - Zonnenstraal
-          Vance Joy - Riptide Remix

Un peu après notre départ de Pokka, nous tombons sur un lac de nouveau gelé. Et comme nous ne sommes pas las de cette expérience si plaisante de marcher sur l’eau, nous décidons donc de nous y arrêter. De toute évidence, il faut bien que quelqu’un teste la solidité de la glace, c’est donc moi qui m’y colle. Mais rien à voir avec l’avant-veille, cette fois on peut y sauter à pied joint et il doit bien y avoir au minimum 5 cm de glace sous nos pieds. J’ai même essayé de pisser sur le lac et rien ne s’est produit à ma grande déception ! Même pas un petit trou… Ma pisse a ricoché sur la glace manquant de m’éclabousser les pompes. Après quelques glissades au soleil, nous repartons en direction du parc national de Lemmenjoki, le plus grand de Finlande, léger détour avant Inari.

Pause sur la route

Moi glissant sur le lac gelé

Notre arrêt au parc de Lemmenjoki est rapide et le principal attrait est un magasin de bijoux en bois de rennes au bord d’un lac. La galerie se prénomme Kammigalleria et cette dernière est fermée lorsque nous arrivons. Nous faisons un rapide tour de l’établissement, remarquons des scalpes de rennes et des bois en pagaille, prenons quelques photos du lac, puis un jeune homme vient nous demander ce que nous faisons chez lui. Ce dernier est le fils de l’artiste qui s’occupe de la confection des bijoux et quand lui nous disons que nous sommes venus voir leurs œuvres, il se rassure et nous ouvre la boutique.

Bon appétit

Lac de Lemmenjoki

Nous voilà repartis en direction d’Inari où nous avons prévu de manger et de faire le plein. Nous trouvons un restaurant dans le Lonely Planet, à l’Hotelli Inari, et nous y mangeons dans une ambiance très agréable, le long d’une baie vitrée avec vue sur le lac. Marion prend du Smoked Salmon pour 13€ et moi un Cheese Burger pour 12.80€. A partir de ce moment, notre programme est flou et nous décidons de prendre la voiture et de conduire en direction de la frontière Norvégienne où s’écoule le Tenojoki, une rivière tumultueuse réputée pour sa pêche de saumon. Dans la voiture, l’absence d’objectif précis contribue à nourrir la fatigue. Je suis alors au volant et je sens Hypnos prendre possession de mon corps. Lorsque j’aperçois un immense lac gelé, je décide de m’arrêter. Nous arrivons au bord de ce dernier et alors que j’essaye d’en tester la solidité d’un grand coup de pied, la glace se brise et mon pied rentre dans l’eau gelée jusqu’à hauteur du genou. La fatigue est telle que je n’ai aucune réaction, et je m’allonge juste dans l’herbe et allume une clope. La clope terminée, je me relève et je réessaye de m’aventurer sur le lac, au point où j’en suis… Et il s’avère que la glace était juste un peu plus fragile au bord du lac, mais d’une solidité à toute épreuve sur le reste de la surface. Marion reste sur la berge, les pieds croisés regardant le soleil transparaitre derrière les nuages, personnellement je marche sur le lac. Alors que je marche sur cette formidable étendue de glace, un sentiment de liberté m’envahit et pour une raison que je ne m’explique pas je décide de me déshabiller, tout en continuant à marcher en direction de l’autre rive. J’enlève donc d’abord mon manteau que je laisse derrière moi, puis mon bonnet, puis mon écharpe et enfin mon pull. Me voilà de l’autre côté du lac, en t-shirt, avec une température extérieure de 0°C, observant mes habits gisant sur le lac comme les cailloux du Petit Poucet. Une fois rhabillé, je rejoins Marion et nous décampons.

Moi avant que je me déshabille

Nous arrivons à la frontière Norvégienne autour de 17h et nous la traversons pour offrir à Marion la satisfaction d’y être allé. Mais une fois en Norvège, nous devons réfléchir à la suite de notre programme. Je regarde la carte et j’aperçois un fjord norvégien à 1h de route. Je propose à Marion de s’y rendre et cette dernière trouve l’idée parfaite, cette fois elle pourra vraiment dire qu’elle y est allé. Nous voilà en route pour le fjord, et je dois avouer que le paysage, dès la rivière Tenojoki passée, change radicalement. Fini les grandes surfaces planes faites de pins, on se retrouve d’abord au milieu de champs vert où broutent des moutons puis rapidement au milieu des montages. A mi-chemin, nous nous arrêtons pour prendre quelques photos d’un coucher de soleil incroyable.

Coucher de soleil norvégien

Nous arrivons au fjord autour de 18h et nous le remontons en voiture au rythme des chansons de Jacques Brel. Une fois bien avancé dans le fjord nous marquons une pause, grimpons sur un gros rocher (une petite colline ?) et nous buvons une bière en regardant la nuit tomber sur le fjord. Comme nous avons presque 3h de route pour rentrer à Inari, où nous logeons, nous ne pouvons cependant pas nous éterniser. Nous marquons un nouveau stop à Lakselv au bord du fjord, ville norvégienne de 2100 habitants et plus grande agglomération du Nord de l’Europe. Nous sommes alors plus haut que le nord de la Finlande et quasiment à l’extrémité de l’Europe continentale. Après une salade de saumon pour moi et un burger pour Marion (oui on a inversé les menus de ce midi), nous repartons en croisant très fort les doigts pour voir des aurores boréales sur la route où une fois arrivée, ce soir étant notre dernière chance.


Marion en haut de la colline

Les belles couleurs des berges du fjord

Coucher de soleil

Marion conduit pendant que je guète le ciel. En Norvège, et vous l’aurez remarqué sur la photo ci-dessus, le ciel est complétement couvert, une fois en Finlande, je constate cependant que le ciel se découvre grandement. A quelques kilomètres d’Inari, je sors la tête par la fenêtre et je saute de joie en apercevant la voie lactée, des centaines de milliers d’étoiles brillent alors dans le ciel. Nous marquons immédiatement une pause et nous commençons à configurer les réglages de nos appareils photos pour prendre les meilleurs clichés des aurores boréales, si elles daignent faire leur apparition. Nous reprenons la voiture et nous rapprochons de notre hôtel. Alors que je regarde par la fenêtre, je vois une trace blanche dans le ciel, je demande à Marion de s’arrêter sur le champ. Nous sortons de la voiture et c’est alors que nous voyons un arc de cercle blanc, très légèrement vert, qui passe au-dessus de nos têtes. Enfin, les voici !!!! C'est la cerise sur le gâteau ou comme disent les anglais "the icing on the cake".



Je dois avouer qu’au premier abord, à la grande surprise de Marion, je suis déçu. Crédule et naïf que je suis, je m’attendais à de belles trainées vertes dans le ciel, mais que nenni. Le vert que l’on voit sur les photos n’est que le fait des appareils sophistiqués avec lesquels nous les prenons. Même si l’œil humain perçoit plus de nuances de vert qu’aucune autre couleur, il ne verra dans le ciel qu’une trace blanche, tout de même incroyable. Après l’intensité des aurores se mesure sur une échelle de 9 et nous ne sommes qu’à 3 donc elles peuvent être surement plus vertes.  


Nous arrivons à notre hôtel à 23h et nous nous prenons un savon par la propriétaire qui nous explique que le check-in se faisait uniquement jusqu’à 21h. Cette dernière, qui n’a que 3 doigts à l’une de ses mains (chose que je n’ai pas remarquée mais que Marion m’a indiquée par la suite), nous sermonne pendant 10 bonnes minutes, et nous prenons rapidement nos quartiers avant de repartir pour tenter de revoir des aurores une dernières fois. Nous trouvons un spot cool sur le bord de la route et nous en admirons de nouvelles, s’adonnant également au light-painting. Après une petite bière, nous repartons à l’hôtel et dormons comme des loques.

Marion fait l'oscillogramme

Antoine + Miléna (je t'aime ma chérie)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire