Nouveau réveil aux aurores en ce
mardi 29 septembre 2015 pour entreprendre une balade en vélo sur une des plus
belles pistes cyclables du pays. La piste cyclable, longue de 82 kilomètres, se
prénomme Rallarvegen et se situe à quelques heures en train de Bergen à l’intérieur
des terres. Pour les plus courageux (dont je ne fais pas partie), il est
possible de faire l'ensemble du parcours sur une journée, mais si vous voulez
prendre votre temps et faire quelques arrêts (fortement conseillé), il est bon
de s'accorder deux
ou trois jours. Les points de départ les plus communs sont
Haugastøl, Finse et Myrdal. Le tronçon de route le plus populaire se trouve
entre Finse et Myrdal.
N’ayant qu’une journée à accorder
à cette randonnée, j’ai donc privilégié le trajet le plus prisé entre Finse et
Myrdal. Levé à 7h du matin, je prends le train à 7h50 pour une arrivée à Finse
à 10h. L’aller pour Finse me coute quand même 250 kr (27€) et je ne suis qu’au
début de mes surprises en termes de dépenses. La première partie du trajet est
agréable mais n’a rien d’exceptionnelle. Le train emprunte de nombreux tunnels
à travers les montagnes et on passe la majorité du temps dans le noir. Si les
trains ont le wifi en Norvège, ne comptez pas trop sur ce dernier puisqu’il
sautera continuellement à mesure que vous passerez dans les tunnels. Quand on
n’est pas sous les montagnes, on peut voir le train longer fjords, lacs puis
rivières. Le spectacle est donc au rendez-vous lors des quelques minutes d’intermittence
entre deux tunnels, mais il régnait pour ma part un épais brouillard descendant
de la montagne. Je décide donc de piquer une petite sieste avant mon arrivée à
Finse à 1222 mètres d’altitude. Je rouvre mes yeux à quelques kilomètres de l’arrivée
et le paysage, pour reprendre une expression anglo-saxonne que j’affectionne
particulièrement, est « mind-blowing ». Pour quelqu’un comme moi qui
s’est endormi alors que le train n’était encore qu’à quelques centaines de
mètres au-dessus du niveau de la mer, le spectacle est époustouflant ! Le
train est maintenant à plus de 1000 mètres d’altitude et si on longe encore des
lacs, ces derniers s’accompagnent de cascades et de neiges éternelles ainsi que,
pour ma part, d’un soleil étincelant au milieu d’un ciel bleu.
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L'arrivée en train à Finse |
J’arrive donc à 10h à Finse,
petite gare au milieu de nulle part. Une petite dizaine de chalets (même pas)
forment ce qu’on pourrait appeler un village mais qui a plus les traits d’un
hameau. Le lieu-dit semble mort mis à part un chalet où tous les voyageurs du
train descendus à l’arrêt se présentent. Ce chalet est bien évidemment le
centre de location de vélo pour entreprendre la balade. Le gros avantage est
que l’on peut louer les vélos à Finse puis les laisser à Myrdal. Et
heureusement puisque l’on part de Finse à 1222 m d’altitude pour finir à Myrdal
à 870 m. Le chemin en sens inverse serait… douloureux ! Mais si on évite
la douleur physique, la douleur financière va très vite se faire ressentir.
Après une demi-heure d’attente, j’arrive au guichet pour louer mon vélo et je
tombe des nues lorsque l’on m’annonce 600 kr (66€) pour la journée. Mais bon,
des expériences comme celle-ci ne se présentent pas tous les jours donc je paye
sans broncher et fort heureusement le vélo est un VTT de qualité.
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Lac de Fagervatnet |
Me voilà donc parti pour 37 km de
vélo. Comme je l’ai déjà précisé, on démarre à 1222 m d’altitude. Ensuite on
monte un peu jusqu’au lac de Fagervatnet à 1343 m puis le reste ne sera que du
bonheur, soit une descente continue (entrecoupée de quelques montées dont une
finale assez méchante…) jusqu’à l’arrivée à Myrdal à 870 m. Je reprendrais ici
les termes de ma mère avant chaque journée de ski qui vérifie que ses enfants n’ont
rien oublié : « bonnet, gant, lunette ». En effet ces trois
accessoires vous serons d’une grande utilité car même si vous bénéficiez comme
moi d’un temps exceptionnel, vous êtes quand même en Norvège et qui plus est à
1300 m d’altitude. Et puis le vent s’amusera gentiment à vous geler les parties
découvertes de votre corps lorsque que vous descendrez à toute vitesse.
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La route des cheminots |
La route de Rallarvegen est
également surnommée « route des cheminots » puisque l’on longe, sur
une grande majorité de la balade, une ancienne voie ferrée. Je ne suis jamais
allé en Nouvelle Zélande mais de ce que j’ai pu en voir, notamment dans l’excellente
série Top of the lake, le paysage
semble s’y apparenter à certains endroits. La première partie du trajet est donc
une montée, plutôt douloureuse pour mes jambes souffrant encore des courbatures
de dimanche, où l’on peut admirer d’imposants lacs, paisiblement installés au
milieu des neiges éternelles. Je ne croise personne lors de la balade mis à
part une famille norvégienne dont les 4 jeunes filles s’amusent à faire de la
luge là où la neige persiste.
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La descente commence |
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La descente se poursuit |
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Un peu de plat aux allures de paysage écossais |
Une fois arrivée au point
culminant, le reste du trajet ne sera que de la descente avec quelques longues
entendues plates. Dans cette descente, je continue de croiser de nombreux lacs
qui se déversent dans d’autres lacs, produisant ainsi de somptueuses cascades. Le
chemin étant bourré de cailloux relativement volumineux, je manque de me casser
la gueule à plusieurs reprises. Si j’arrive sain et sauf à destination, je ne
peux pas en dire autant de jean rouge dont la partie inférieure est abondamment
peinte de graisse de vélo. Tout au long de la balade, je m’arrête à de
nombreuses reprises pour m’allonger au soleil et chanter à voix haute sans
craindre le regard des autres, qui de toute façon, généralement m’indiffère. J’accompagne
la beauté du paysage et la tranquillité de l’endroit avec un peu de Jeff Buckley et notamment ses chansons « Lilac Wine », « Forget her », « Lover, you should've come over » ou « Last Goodbye ».
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La Norvège dans tous ses états |
La photo ci-dessus est, à mes yeux, la meilleure représentation de la Norvège que j'ai pu y voir. Du moins, c'est l'image que je me faisais du pays. On y retrouve un lac, une rivière en cascade, des montagnes enneigées, des sapins aux couleurs de l'automne (jaune, verte et orange) et même, si on est très attentif, deux chalets Face à cette vue splendide, qui n'est plus très loin de l'arrivée, je prends le temps de me poser avec un peu de Leonard Cohen dans les oreilles avec des chansons comme « Alexandra leaving », « A thousand kisses deep », « In my secret life » ou « The land of plenty ».
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Un peu de plat |
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Le chalet dans l'ombre que je mentionne plus haut |
J'arrive à Myrdal à 17h. Le retour me coûte 220 kr (24€), soit une petite journée tranquille à 120 € :). Une journée cependant magnifique mais un chouia épuisante. Une fois arrivée à Bergen, je retourne au bar de la veille pour ma récompense sous forme liquide ! Je bois ma pinte en continuant mes correspondances puis je retourne à mon auberge, profitant du wifi pour regarder mes abonnements Youtube et notamment deux que je vous conseille : l'émission
Last Week Tonight, de HBO, présentée par l'excellent John Oliver, qui traite de manière humoristique des faits de société sérieux, et l'émission
Movie Fights de la chaîne
Screen Junkies qui réunit un panel de consultants où ces derniers débâtent dans des "fights" autour de thèmes principalement tournés vers la culture cinématographique américaine. Puis je m'endors comme une merde épuisé par 37 km de vélo, même si la majeure partie étaient en descente !!
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